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Impressions de voyage

Choix du mode de transport

Après avoir hésité quelques temps, nous avions choisi de louer un RV. La principale raison en était que le RV nous permettrait de dormir dans les campings des parcs nationaux et de nous trouver, donc, au plus proche des départs de randonnées. Le fait de pouvoir nous préparer nous-même notre dîner du soir, évidemment à base de barbecues était aussi un argument « sensible » qui plaidait pour le motorhome. Autre argument de taille, notre voyage était exclusivement « rural » : aucune ville importante au programme.
En ce qui concerne l'aspect financier, l'avantage était également bien réel, mais uniquement parce que, pour notre loueur, la pleine saison ne commençait qu'au 15 juillet et nous bénéficions donc des tarifs de saison basse. Si nous avions voyagé en plein été, il aurait été bien plus rentable de louer une voiture ou un SUV et de dormir en motel et en lodges dans les parcs qui en disposent.
Enfin, nous avions déjà expérimenté le voyage en 4x4 et motels en 2000 avec les enfants. Nous étions donc heureux d'expérimenter un nouveau style de voyage.
Nous avions donc réservé un RV de classe C (c'est-à-dire sur un chassis de type camionnette avec une capucine (cab-over) au-dessus de la cabine, de 25 pieds de long, soit environ 7,50 mètres auxquels s'ajoutaient un bon mètre pour le porte-vélo. Le classe C est un peu le RV familial, par rapport au classe A, plus haut de gamme, qui lui s'apparente plus, dans le style, à un petit autocar (voire un gros...). Le classe A coûte plus cher à la location et le format commence généralement vers 30 pieds.
Il existe des classe C plus petits, suffisants pour 2 personnes mais, curieusement, ils coûtaient plus cher et comme la taille de l'engin ne nous faisait pas vraiment peur, nous avons opté pour le 25'.

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Retour de l'expérience motorhome

Evidemment, l'expérience fut catastrophique, du fait de l'incendie du motorhome. Néanmoins, et faisant abstraction de cet "incident", nous y avons trouvé du pour et du contre

Points positifs :

1. Les campings des parcs nationaux

Evidemment, nous n'en n'avons pas profité autant que prévu. Que ce soit à Mesa Verde, dans les Needles ou à Arches, nous étions en pleine nature, dans des emplacements suffisamment aérés pour ne pas être gênés par le voisinage. Chaque emplacement dispose d'une belle table et de bancs, d'un foyer et/ou d'un barbecue en dur. Evidemment, ces campings ne proposent aucun service de raccordement : ni eau, ni électricité, ni vidange des eaux usées. Cela ne nous gênait pas beaucoup.

2. Les vélos
C'est une option (assez chère) que nous avions retenue et que nous n'avons vraiment pas regretté : une fois le RV garé à son emplacement, les vélos étaient bien pratiques, que ce soit pour visiter un bout des parcs nationaux ou pour vaquer à diverses tâches : à Mesa Verde, par exemple, l'accueil du camping était à un ou deux kilomètres de l'emplacement. Nous avons utilisé nos vélos pour aller faire des courses au supermarché, faire nos lessives, etc.

Points négatifs
1. Les campings commerciaux (RV Parks)

Les campings commerciaux (du moins ceux que nous avons pratiqués) sont moches, les RV sont alignés comme des moutons avec peu d'espace alloué à chaque emplacement. Et en plus, ils coûtent cher : une nuit dans un RV Park haut de gamme coûte pratiquement le prix d'une nuit en motel. Par contre, ils disposent des raccordements eau, électricité, vidange. Tout dépend donc de la manière dont on souhaite voyager.

2. La conduite
L'engin n'est pas agréable à conduire : grosse prise au vent, visibilité réduite, moteur à essence lymphatique, confort médiocre et équipement spartiate dans l'habitacle (les rétros extérieurs n'étaient pas électriques, par exemple, et pourtant, ils sont bien loin de la fenêtre !!). L'encombrement du RV ne devient un problème qu'une fois en ville car les routes sont généralement larges et les dégagements très suffisants pour les manœuvres habituelles (demi-tours, etc.). Nous avions amené un petit GPS Tomtom de France (il a évidemment péri dans l'incendie) avec une carte USA installée. Il s'est avéré bien pratique.

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Gestion de la catastrophe

Les deux choses les plus problématiques furent la perte d'un passeport et celle de toutes nos cartes de crédit.

Sans passeport, impossible de rentrer en France sans un laissez-passer délivré par le consulat (ici, celui de San Francisco). Heureusement, nous pouvions passer par le consul honoraire de Salt Lake City, ce qui nous a évité une virée de 2000 kilomètres jusqu'à SF. Pour obtenir ce document, nous devions fournir des copies de documents d'identité, que nous avions heureusement tous sous forme numérique, des photos d'identité et aussi une somme d'environ trente dollars à prélever sur une carte bancaire (gênant quand elles ont toutes disparu…). Heureusement nous avions des ressources en France et nous avons pu gérer l'aspect administratif sans problème. La demande de laissez-passer devait être transmise par le consul honoraire à San Francisco, ce qui nécessitait quelques jours de délais et nous obligeait donc à repasser par Salt Lake City.

Le deuxième gros problème concerne bien sûr l'argent. Nous devions avoir une centaine de dollars sur nous au moment de l'incendie et plus aucune carte de crédit. Par Visa Premier, nous avons pu avoir un ou même deux virements de dépannage que nous récupérions chez Western Union. Par contre, et ce fut une surprise très désagréable, Visa Premier a refusé de nous expédier une carte de dépannage, et cela bien que le service soit annoncé sur leur site Internet. Ils nous ont dit que c'était un service qu'ils n'assuraient plus !! J'ai résilié mon contrat de retour en France. Sans carte de crédit, on ne peut pratiquement rien faire aux Etats-Unis : impossible de louer une voiture, de réserver une chambre d'hôtel, etc. Heureusement, nous avions également une carte American Express et eux nous ont envoyé une carte de remplacement, reçue seulement trois ou quatre jours après la demande. Bref, au bout d'une semaine, nous étions prêts à repartir…

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Continuer le voyage

Nous avons songé (mais pas plus d'un quart d'heure) à tout arrêter et rentrer en France. En fait, cela n'aurait pas eu beaucoup de sens : nous aurions du racheter des billets d'avion (au prix fort en pleine saison), perdre ceux que nous avions et surtout nous priver de la suite d'un voyage qui s'annonçait malgré tout fantastique. Dès que nous avons été en possession de cette nouvelle carte de crédit, nous avons donc loué un véhicule, nous sommes procuré du matériel de camping car nous avions des réservations à Yellowstone et avons repris la route… Finalement, cela nous a permis de comparer les deux formules et, sur le fond, nous avons nettement préféré la deuxième : il est beaucoup plus agréable de voyager dans un véhicule de type 4x4 comme nous avions plutôt que dans un motorhome. On n'hésite pas à couvrir de plus grandes distances, ce qui laisse plus de place à l'improvisation, surtout en fonction de la météo. Les campings des parcs nationaux sont très accueillants pour des campeurs en tente, bien qu'en ce qui nous concerne, nous ayons vu un peu juste dans le format de la tente !! Et le reste du temps, on trouve toujours un Super 8 ou un autre motel pour faire une étape. Là où ça se complique, c'est quand le temps se gâte et il faut bien avouer qu'à Yellowstone, on aurait été content d'avoir le RV quand il a fallu se réveiller et s'habiller dans une toute petite tente sous un mélange de pluie et de neige…

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Impressions sur les étapes du voyage

Notre voyage était exclusivement dédié à des sites naturels, surtout des parcs nationaux. Finalement, nous n'avons renoncé qu'à Island in the Skies (Canyonlands NP) à cause de l'incendie. Pas un seul endroit ne nous a déçu.

Great Sand Dunes NP
Une bonne demi-journée suffit à en découvrir la beauté et l'originalité. Un vrai paradis phtotographique, surtout en début ou toute fin de journée !

Mesa Verde NP
Le parc vaut surtout pour la visite des habitats troglodytes. Les paysages n'y sont pas exceptionnels. De quoi y consacrer une bonne journée

The Needles, Canyonlands NP
Un lieu magique pour les amoureux de nature sauvage. Des paysages à couper le souffle, des randonnées très bien balisées et... presque personne !! De quoi y passer au moins deux jours !

Arches NP
L'incontournable parc des Arches offre des paysages somptueux. La randonnée de Devil's Garden, à elle seule, vaudrait le déplacement. Si on y ajoute toutes les balades et autres randonnées possibles, deux jours est un minimum à y consacrer...

Yellowstone NP
Le parc de Yellowstone mérite à lui seul le voyage. Y passer quatre jours est déjà bien, mais pour les amoureux de nature et de randonnée, il y a de quoi y rester une ou deux semaines sans cesser de s'émerveiller

Grand Teton NP
La chaîne des Grand Teton offre un très beau paysage et de nombreux chemins de randonnées. Y consacrer une journée de marche est un minimum.

Colorado National Monument
C'est une étape agréable qui mérite un détour. La randonnée de Monument Canyon est très belle et prend une bonne demi-journée. Le camping, qui domine la vallée du Colorado, est très agréable.

Rocky Mountains NP
Le parc des Rocky Mountains semble bien être le temple de la randonnée en haute montagne. Nous n'avons pas vraiment eu le temps d'en profiter mais ce sont sans doute les paysages qui se rapprochaient le plus de ce que nous connaissons dans les Alpes ou les Pyrennées.

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La suite de l'histoire

De retour en France, nous n'en savions toujours pas plus sur les causes de l'incendie. Nous avions bien compris que nous n'avions rien à attendre de Camping World International qui continuait à nous répondre systématiquement que l'enquête se poursuivait entre son propre assureur, celui du constructeur et celui de l'équipementier (réfrigérateur et four). Au tout début janvier 2011, nous avons reçu un e-mail de Camping World nous confirmant qu'ils étaient incapables de déterminer les causes de l'incendie et nous proposant une indemnisation forfaitaire de 5000 dollars. Cette somme couvrait les frais que nous avons eus pour poursuivre notre voyage mais en aucun cas la valeur de ce que nous avions perdu dans l'incendie. Nous avons alors demandé à Camping World, avant d'accepter, à voir les rapports d'enquête des assureurs mais nos e-mails sont restés sans réponse et, de guerre lasse, nous avons fini par accepter l'indemnisation et, bien sûr, de signer un document nous engageant à renoncer à toute poursuite contre Camping World et le constructeur Four Winds...

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