Pourquoi la Namibie ?

Une envie de grands espaces

Le choix de cette destination s’est imposé progressivement.
En 2000, nous avions fait un voyage, tous les quatre, dans l’ouest des Etats-Unis (voir le site Les Désert au Far-West). Ce fut un grand bonheur et nous avions envie de renouveler cette expérience de grand périple familial. Nous avions envie de grands espaces, de destination lointaine, d’expérience nouvelle, d’animaux sauvages, et de faire cela dans une totale indépendance.

Cap sur l’Afrique australe

Nous avons naturellement pensé à l’Afrique. Mais il n’est pas évident de voyager de façon indépendante en Afrique. L’Afrique de l’Est, par exemple n’est pratiquement pas fréquentable en dehors des voyages organisés. Restait l’Afrique australe. Notre premier projet était une boucle de 10000 kilomètres au travers de l’Afrique du sud, du Zimbabwe, du Botswana et de la Namibie.
Suite à la reélection de Mugabe et à la misère et l’anarchie dans lesquelles ce pays continuait de plonger, nous avons vite écarté le Zimbabwe de notre projet.
L’Afrique du Sud n’est pas très sûre. Le ministère des Affaires étrangères y déconseille les voyages individuels et des cas d’agressions sur des voyageurs solitaires nous ont été rapportés. Cela ne veut pas dire qu’il est impensable d’y voyager seul, mais bon…
Le cas du Botswana est différent. C’est un pays qui a la réputation d’être sûr mais les autorités ont développé une politique de tourisme de luxe, sans doute intelligente car elle protège les ressources naturelles du pays des dévastations du tourisme de masse, mais très dissuasive pour ceux qui n’ont pas les moyens de réserver des lodges à 150 US$ / personne pour une nuit.

Une rencontre

Et puis il y eut cette rencontre, par hasard, dans un cinéma de Boulogne, avec un jeune couple. Ils revenaient tous deux de Namibie, avaient été emballés par leur voyage et nous en parlèrent avec beaucoup d’émotion. Nous ne les avons jamais revu et ne connaissons d’eux que le surnom de « Funny Hat » que Rob, le patron du Zebra River Lodge, avait donné au garçon. S’ils se reconnaissent dans ces lignes, nous tenons à les remercier chaleureusement…

Une boucle en Namibie…

En reprenant le projet sur un itinéraire spécifiquement namibien, nous avons vite réalisé qu’il y avait largement de quoi s’occuper pendant 4 semaines, en s’épargnant de longues étapes intermédiaires de plusieurs centaines de kilomètres. La décision fut donc prise de limiter le voyage aux frontières de la Namibie, quitte à revenir plus tard dans les autres pays d’Afrique australe.

Itinéraire

Nous avons, en 4 semaines, fait une boucle d’au moins 7000 kilomètres. Nous avons bien sûr passé pas mal de temps dans la voiture mais c’est toujours resté supportable.

La carte du parcours

Quelques commentaires, a posteriori, sur l’itinéraire

Nous aurions aimé sillonner un peu plus le Kaokoland, bien qu’il soit conseillé de le faire à plusieurs véhicules pour des raisons de sécurité.
Nous avions réservé 4 nuits à Etosha, 2 nous auraient suffi, quitte à prolonger d’autant notre séjour dans le Kaokoland.
Au Waterberg, le logement était très agréable et l’environnement très joli mais il faut bien reconnaître qu’il n’y a pas grand-chose à y faire et l’accès au plateau ne peut se faire qu’avec une autorisation spéciale (randonnée accompagnée) ou au cours des Games Drives. Or, ces Games Drives ne laissent pas découvrir grand chose de la faune du parc (voir journée du 11 août). On peut donc se passer du Waterberg.
Sossusvlei : c’était trop court. Nous regrettons une nuit, voire 2 au camping de Sesriem pour profiter des levers et couchers de soleil sur les dunes.

De façon générale, les 4 semaines étaient une durée minimale pour profiter de l’ensemble de l’itinéraire que nous avions planifié. Avec une semaine de moins, nous conseillerions de réduire la boucle, en zappant, par exemple, toute la partie sud : Hardap Dam, Fish River Canyon, Lüderitz ou, sans 4×4, la partie nord-ouest (Kaokoland)

En 2002, la partie Nord-est du pays, y compris la bande de Caprivi, étaient encore totalement déconseillés pour des raisons de sécurité. Nous n’avons donc pas envisagé de l’inclure dans notre itinéraire. Ce sont certainement des régions intéressantes et il doit alors être vite tentant de descendre au Botswana, vers le delta de l’Okavongo!

Vie pratique

Hébergements

Lodges, hôtels, B&B ou camping ?
C’est une question à laquelle nous avons répondu « un peu de chaque » et pour laquelle nous n’avons quasiment eu que des bonnes surprises.

Les hôtels et B&B namibiens sont généralement bon marché, propres et bien tenus.
Les lodges et guest farms que nous avons fréquentés étaient d’un prix raisonnable compte tenu de l’accueil, du service et de la qualité des repas (nous pensons surtout au Zebra River Lodge et à Ermo Game Farm). Il existe également en Namibie toute une gamme de lodges plus chers, sans doute plus luxueux, un peu sur le modèle de ce qui se fait au Botswana. Nous ne les avons pas fréquenté et n’avons pas d’opinion à leur sujet.
Les logements gérés par le MET (Waterberg, Hardap, Etosha quand on arrive à les avoir) sont d’un excellent rapport qualité/prix.

 

Une chambre d’Ermo Game Farm

Tous les campings que nous avons fréquentés étaient propres et bien tenus. Notre coup de cœur va sans hésiter à celui de Purros, pour son cadre, son aménagement original et tout ce qui s’y passe (voir notre nuit du 2 au 3août). Les campings les moins agréables sont ceux d’Etosha (surtout Okaukuejo), mais c’est surtout dû à une relative surpopulation (ça n’a quand même rien à voir avec un camping français ou espagnol sur la côte !!!).

Alors, lodges, hôtels, B&B ou campings ?
Côté température, il ne faut pas oublier que les nuits sont fraîches, voire très fraîches et qu’en camping, on est dehors ! (voir notre première nuit).
C’est bien sûr aussi une question de budget. Une nuit au camping ne revient rarement à plus de 100 N$ (~10 euros).
Mais, surtout, pour ceux qui aiment allumer un feu, le regarder se consumer en sifflant une bière puis se faire griller d’énormes steaks de bœuf ou d’antilope sur les braises, le camping en Namibie, c’est vraiment le bonheur.

Camping de Purros

Véhicule

Nous avions choisi un 4×4 équipé de tentes de toits. Outre le surcroît de liberté qu’apporte les 4 roues motrices, la position élevée de la cabine, la robustesse générale de l’engin, les 2 réservoirs d’essence, les 2 roues de secours permettent de voyager de façon plus agréable et plus tranquille qu’en berline. L’équipement de camping (table, chaises, réfrigérateur, ustensiles, bois pour le feu) loge facilement dans le vaste compartiment arrière et l’usage des tentes de toits est très facile et agréable. Tout cela a évidemment un prix : voir, pour cela, les sites des loueurs.

Il faut cependant savoir que le 4×4 n’est absolument pas obligatoire en Namibie. Quasiment toutes les pistes que nous avons empruntées étaient accessibles en deux roues motrices. Voilà les seuls endroits où nous ne serions pas passés sans les 4 roues motrices :
Camp de Koelkrans, sur la Fish River (mais le Fish River Lodge proposait d’acheminer ses clients jusqu’au campement)
Sossusvlei : les cinq derniers kilomètres ne sont accessibles qu’en 4×4 et certainement pénibles à pied, justement à cause des 4×4 (mais il y a des services de navettes 4×4 depuis le parking des 2 roues motrices)
Route de Purros : comme dans pratiquement tout le Kaokoland, le 4×4 est obligatoire sur les pistes. Dans les régions plus reculées, il est même conseillé de voyager à deux véhicules.

Notre 4×4 : un Mazda (Ford) avec un double réservoir d’essence, 2 roues de secours,  2 tentes de toit et tout le matériel de camping nécessaire pour être autonomes pendant un mois.

Equipement

Attention : ce qui suit concerne les mois de juillet et août, donc la période de l’hiver austral !

Pour les vêtements, il faut prévoir des tenues pour la journée et des tenues pour la nuit. Pour la journée : bonnes chaussures de marche, short et pantalon de randonnée : attention, il y a beaucoup d’épineux dans la brousse et le pantalon s’avère souvent utile. Mieux vaut éviter les couleurs claires (voyantes et salissantes) et privilégier des couleurs qui se confondent mieux dans la nature (beige, vert, kaki, marron…) pour espérer approcher les animaux sauvages. Pour le haut, le T-shirt est généralement suffisant mais une petite laine est bienvenue pour les frileux, le matin.
La nuit, changement de décor, la température tombe très vite et la nuit commence à tomber dès 17 heures 30 au mois de juillet. Sweat-shirt ET polaires à capuches sont souvent indispensables, surtout, bien sûr, en camping. Gants de laine et bonnets peuvent être utiles au petit matin.
Les mois de juillet et août sont les plus secs de l’année, dans un pays où , déjà, il ne pleut pas beaucoup. Autant dire qu’il ne sert pas à grand-chose d’investir dans des équipements étanches. Un k-way, en cas de malchance, est bien suffisant.

Pour le camping, notre loueur de voiture nous a fourni des sacs de couchage bien chauds. Nous avions en plus acheté (1) et confectionné (2) des sacs à viande en polaire qui se sont avérés très utiles pour les 3 frileux de la bande.
Autre équipement très pratique, voire indispensable au camping : les lampes-torches frontales. Ne pas oublier, en effet, qu’à 6 heures il fait nuit et qu’il reste souvent pas mal de choses à faire, dîner, en particulier.

Pour le matériel électrique, la Namibie est en 220 V. Les prises ont une forme spéciale qui nécessite un adaptateur, facile à trouver en ville. Les campings du MET ont généralement des bornes électriques sur tous les emplacements, ce qui n’est pas le cas des campings gérés par les communautés locales (Aba Huab, Purros).
Les lodges produisent leur propre électricité (générateurs), ce qui les rend évidemment économes : l’électricité est parfois coupée pendant la nuit et les accessoires trop gourmands, de type sèche-cheveux, ne sont pas toujours les bienvenus.

Alimentation

La Namibie est un pays de rêve pour les carnivores. La viande y est bonne et bon marché. Le Braa (barbecue) est une institution. Pas un emplacement de camping qui n’ait sa grille de barbecue et (ou) son emplacement pour le feu. Le choix va de la viande de bœuf à la viande de mouton, en passant par toutes les viandes de gibiers : oryx (ou gemsbok, la meilleure), koudou, autruche… Le prix est dérisoire, la fraîcheur et la qualité généralement sans reproches.

Evidemment, si vous êtes amateurs de petits légumes frais et de fruits bien mûrs, vous vivrez dans un état de frustration permanente.

Santé

Il n’y a pas de gros risques sanitaires en Namibie, surtout pendant l’hiver austral. Le paludisme ne peut être redouté que dans les régions de l’extrême nord (frontière de l’Angola) et du Nord-Est (Caprivi).
Le mieux, dans tous les cas , est de prendre conseil auprès d’un médecin et de consulter les sites de l’Institut Pasteur et du Ministère des Affaires étrangères.

Economie

Le dollar namibien est indexé sur le Rand sud-africain. Les Rands sont d’ailleurs acceptés indifféremment des dollars dans les commerces namibiens. Attention, l’inverse n’est pas vrai et, en Afrique du Sud, 1 dollar namibien ne vaut plus que 0,75 rand.

Il y a des distributeurs de billets dans toutes les grandes villes. Il est donc inutile de perdre du temps à changer de l’argent avant le départ ou à des guichets. La carte bleue est un moyen de paiement très répandu dans les commerces et les hôtels.

Pendant l’été 2002, le taux de change était d’environ 10N$ pour 1€. C’était un cours très intéressant. Le taux de change est remonté depuis mais le coût de la vie reste bon marché en Namibie.

Sécurité

La Namibie a la réputation d’être moins dangereuse que l’Afrique du Sud voisine. A aucun moment, nous ne nous sommes sentis menacés ou en danger (sauf, peut-être, avec les éléphants !!)

Les risques principaux sont liés au vol et concernent surtout les villes importantes. Le bon sens dicte une série de précautions :
Ne pas laisser sa voiture stationnée n’importe où sans surveillance ; ne par arborer de camescopes et d’appareils photo représentant, pour beaucoup, un ou deux ans de salaire ; éviter l’usage des « bananes » qui attirent trop l’attention sur vos dollars, mieux vaut utiliser les poches ou des systèmes plus discrets.
(pour plus de détails, voir les conseils du Ministère des Affaires Extérieures)

Des événements tragiques survenus à la fin des années 90 dans la la bande de Caprivi avaient entraîné la quasi-fermeture au tourisme de la région nord-est. L’absence totale de troubles depuis cette date et la fin de la guerre civile en Angola au début de l’année 2002 ont incité les différents gouvernements occidentaux à lever en grande partie leurs réserves sur cette région.

Les autres risques sont naturels :
La Namibie est un territoire désertique et immense. Il faut toujours avoir des réserves de nourriture et surtout d’eau suffisantes. Ne pas s’aventurer seul, en 4×4, dans les endroits les plus reculés, surtout sans GPS. En 2002, un couple de Hollandais s’est perdu dans le Damaraland, dans la région de Dolos Crater. Ils ont été retrouvés une quinzaine de jours plus tard. Lui était mort de soif, elle a survécu.
Les éléphants ont la réputation de ne pas avoir bon caractère et d’être capable de retourner une voiture. Alors, prudence en leur compagnie (voir notre journée du 4 août pour les frissons).
Nous avons lu en septembre 2003 que plusieurs campeurs se sont fait attaquer au camping de Sesriem par une hyène pendant leur sommeil !!! Aux dernières nouvelles, l’animal avait été abattu.

Les faits divers que nous rapportons ici viennent de l’édition en ligne du quotidien The Namibian. Bien que parfois dramatiques, ils sont très rares et peuvent être considérés comme anecdotiques.

Ce qui cause le plus de morts et de blessés en Namibie (comme dans beaucoup d’autres endroits), ce sont les accidents de voitures.
Alors, prudence sur les pistes !