La traversée du grand sud

Les efforts désespérés d’un père tyrannique n’y changeront rien, le départ ne s’effectuera qu’à 8 heures. La route B4 nous déroule 300 kilomètres de savane monotone jusqu’à Aus, aux portes du désert du Namib. Aus se donne des airs d’Afrique noire avec ses rues en terre et ses couleurs vives. Mais le township, à 300 mètres de la ville, est là pour nous rappeler que nous sommes dans un pays qui connut l’Apartheid jusqu’en 1990.

Sur la route B4 : la savane et, au loin, les sables du Namib

Aus : l’hôtel de la gare et sa galerie colorée

Les chevaux de Garub

Après un ravitaillement pétrole et pique-nique, nous attaquons les 120 kilomètres de désert qui nous séparent de Lüderitz. A Garub, environ 20 kilomètres après Aus, nous découvrons les chevaux sauvages du désert. Nul ne se souvient vraiment d’où ils viennent. Sans doute issus de chevaux domestiques allemands du début du 20ème siècle, ils se sont acclimatés aux conditions du désert et peuvent se contenter de boire tous les trois jours. Le point d’eau artificiel où ils s’abreuvent est aussi un lieu d’observation privilégié et nous en voyons une bonne cinquantaine, immobiles sous la chaleur du milieu de journée. La présence de visiteurs ne les effraie absolument pas.

Chevaux de Garub : un lieu d’observation privilégié

La voie ferrée qui reliait Aus à Lüderitz est aujourd’hui désaffectée, cette petite gare également.

Le désert du Namib

La route s’enfonce ensuite droit dans le désert, bordée par la clôture de la Diamond Restricted Area, région diamantifère, grande comme un département français, entièrement administrée par une société privée et dont l’accès est strictement réglementé. Le désert est couvert d’une prairie éparse, dont les maigres végétaux se confondent avec le sable. Par endroit, d’énormes rochers brunâtres forment d’étonnantes montagnes jaillissant du sable ocre. Ce sont les inselbergs.
En approchant de Lüderitz, apparaissent les dunes. Le sable, parfois, a envahi une partie de la route. Les tempêtes y sont célèbres et peuvent déclencher la formation de congères infranchissables.

Route de Lüderitz. Tout le monde le sait : finalement, c’est le sable qui gagnera…

Lüderitz et Diaz Point

Après les dunes, nous traversons un décor lunaire de sables et de roches avant d’entrer dans Lüderitz, port de pêche germanique égaré entre l’océan glacial et le désert de sable.
Nous prenons une piste jusqu’à Diaz Point, lieu où débarqua Bartolemo Diaz en 1498, à son retour du cap de Bonne Espérance. La houle de l’Atlantique, s’écrasant en vagues énormes sur une côte rocheuse très découpée, nous laisse imaginer le courage et l’habileté des marins portugais qui parvinrent à accoster dans un tel endroit. Le spectacle – et la température – nous rappellent la Bretagne. Mais en Bretagne, l’eau est bien plus chaude et il n’y a pas de flamands roses ! De retour à Lüderitz, nous prenons nos permis de visite pour la ville fantôme de Kolmanskop, le lendemain matin.

La piste de Diaz Point traverse une région spectaculaire faite de dunes, rochers et lagunes.

Un vol de flamants roses sur la lagune à proximité de Diaz Point

Du Fish River Canyon à Lüderitz

Carte Lüderitz